Pourquoi les années '80?
Situer l’histoire durant cette période joue un double rôle.
Premièrement, c’est essentiel à ce que les conflits qu’éprouve Marguerite dans son milieu de travail soient possibles et crédibles. Quoique les bienfaits de la psychothérapie sont aujourd’hui reconnus, ils ne l’étaient pas à l’époque, alors que la psychiatrie tentait de s’établir come une « vraie » science et désirait à tout prix jeter le discrédit sur la psycho-analyse. En même temps, le film fait le parallèle avec la controverse actuelle concernant l’usage omniprésent d’une nouvelle génération d’antidépresseurs, de somnifères, et nombre d’autres médicaments psychotropes. C’est un enjeu qui est redevenu contemporain et urgent.
Deuxièmement, situer l’histoire dans les années 80 permet d’accentuer les déchirements internes qu’avoir une carrière peut créer pour une femme. C’est à cette époque que l’idée de la super-femme prend son essor: d’accord pour la carrière, en autant qu’on maintienne une vie familiale, nos exercices d’aérobie, et une maison sans poussière! Et puis nos hommes «modernes », ils sont bien heureux de nous encourager dans tout ça, bien sûr…
Comment l’intrigue est-elle novatrice?
Quant ça en vient aux films de santé mentale, l’auditoire sait normalement à quoi s’attendre: une histoire de patients fous et de médecins diaboliques. BRISE GLACE, au contraire, est l’histoire de Marguerite, une jeune femme psychiatre qui est douce, compétente, sympathique, et… ambitieuse à défaut? Son rejet des médicaments psychotropes en faveur de la psychothérapie est une source principale de tension dans BRISE GLACE. Et plutôt que d’être dépeinte comme saugrenue, la relation médecin-patient est humaine sans pour autant être « ordinaire ». En fait, le film explore l’impact périlleux d’une patiente sur son médecin : c’est tout à fait nouveau de voir un drame psychologique de l’angle de celle qui soigne autant que de celle qui souffre.
Pourquoi un film bilingue?
Les films Believe cherchent à inclure des histoires de francophones vivant en Ontario dans notre patrimoine cinématographique canadien. Pour nous, il ne s’agit pas de deux langues qui se côtoient, mais de deux langues qui habitent la même personne, en même temps. Le bilinguisme journalier est une belle réalité culturelle que nombre de francophones en milieu majoritaire, que ce soit au Canada ou ailleurs dans le monde, ne connaissent pas. Le premier long métrage de la maison Les films Believe, BRISE GLACE, met en vedette des personnages franco-ontariens qui bien évidemment interagissent en français entre eux, et en anglais avec les anglophones de leur entourage. Mais attention, ce n’est pas un « clash » à la Bon Cop Bad Cop! C’est la vie de tous les jours qui se passe comme ça. Le bilinguisme est la toile de fond de BRISE GLACE, ajoutant ainsi une dimension fascinante à ce drame complexe qui se penche sur les enjeux de féminisme, santé mentale et religion.
Où en est le projet?
Présentement en post-production.
Why is the film set in the 1980s?
It serves a dual purpose.
The 1980s setting is crucial to the story because medication as the therapeutic method of choice for mental illness reached its peak during this time period, and it is the overuse of medication that is the catalyst to Marguerite’s professional struggle, one of the central conflicts in the film. “Talk therapy” could not be portrayed as a controversial method of treatment in a film set in the present day because its benefits have now been recognized. Yet the '80s time period provides the opportunity to parallel the current increasing trend in the prescription of anti-depressant drugs in response to society’s desire for quick fixes. The film serves as a currently relevant cautionary tale on the effectiveness and disadvantages of ubiquitous “new generation” drugs.
Secondly, a 1980s setting allows Marguerite’s character to embody the superwoman ideal which dominated the decade; that is, the desire, expectation and assumption that women want do it all: be a perfect housekeeper, wife and mother, juggle a demanding career, and break the glass ceiling. Yet, this pressure on women is alive and well in the present-day, and acceptance of varying definitions of womanhood is a challenge for our society. This pressure plays an important role in building the dramatic tension between Marguerite and her husband.
What’s new and different about the storyline for Broken Waters?
In films dealing with mental illness, the audience is used to a story that revolves around the patient, and that features mental health professionals that are evil. Broken Waters is different because it is focused on Marguerite, a young woman psychiatrist. It shows us that mental health professionals are human, with troubles just like their patients. It examines their own conflicted opinions about the use of medication in treating psychological disorders. It’s new because it seeks to portray the doctor-patient bond that can be born from psychiatric therapy, as opposed to its lunacy.
Why is the film bilingual? Won’t it just add complexity to its production?
It will definitely create a unique opportunity for a creative team of marketers! But in terms of production, on the contrary, it was the bilingual aspect of the film that convinced our key crew members to participate in the project. Broken Waters’ bilingual script is a real and accurate depiction of how French and English are used in the day-to-day lives of Francophones living in a minority environment in Canada. Naturally, the dialogue between the Franco-Ontarian characters is in French, but English is used in their interactions with Anglophone characters. However, the film is not about the fact that the main characters are Franco-Ontarians; this aspect of the characters serves very simply as the cultural backdrop for the storyline, a cultural backdrop that remains rare in Canadian cinema. Rather than portraying a clash between Francophones and Anglophones, the film shows how French and English in Canada are intertwined.